Yohan SALVADOR – TACTICAL FIGHT TEAM « Polyvalence et détermination : école de MMA toulousaine»

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Par Luxo / Photos droits réservés : Valentine CHAPUIS

En Rugby et en Sud-Ouest, on sait bien que «les jeux de mains sont des jeux de toulousains» mais peut-on désormais le dire en Mixed Martial Arts ?
Si de grands noms ont déjà œuvré en région toulousaine pour le combat libre, on peut remarquer que depuis peu et malgré la crise COVID, une école dédiée au MMA se démène pour permettre la pratique au plus grand nombre, en ne rognant pas sur la qualité des intervenants.
Ouverte aux compétitions, aux stages, mises de gants diverses et même organisations, l’équipe du T.F.T quadrille la ville et prend le pari de la formation à la base, pour durer et devenir une véritable école de MMA. Si le portrait du jour met un focus particulier sur Yohan Salvador, un des fondateurs et combattants «Pro» de l’équipe, on sent lors de l’interview que le collectif l’emporte dans le projet de développement du club. En plus de l’exigence technique, les cours d’humilité sont peut-être de rigueur au Tactical Fight Team ? Bonne lecture à tous et merci à Valentine Chapuis pour ses photos.

 Salut Yohan et merci de présenter ta structure et ton parcours, en quelques mots ? Salut à tous, moi c’est Yohan SALVADOR, né à Montpellier et passionné depuis toujours de sports de combats. J’évolue actuellement en Pro à 66kg, et c’est le résultat d’un long parcours sur les tatamis et les rings, en effet j’ai débuté le JUDO à 4 ans !
J’ai toujours eu enfant de l’énergie à revendre et les arts martiaux vietnamiens m’ont attiré très tôt vers mes 7/8 ans, j’ai fait de la compétition en Minimes et Cadets avec parfois des titres nationaux mais surtout un intérêt majeur pour les aspects techniques de toutes les disciplines que j’ai approché.
Par exemple en Viet Vo Dao, la force des appuis et la vitesse d’exécution m’a marqué, j’ai essayé d’extraire le meilleur des disciplines dans lesquelles je me suis engagé.
J’ai repris le Judo au Lycée et j’ai testé largement la Boxe Française avec mon oncle qui était enseignant, la culture du combat m’intéresse sous toutes ses formes. Dès que je touchais à autre chose (Volley ou Handball), la notion d’opposition me manquait…

Par la suite, en lien avec mes études en BTS je suis parti sur REIMS en 2012 et je suis passé par l’Association EUROPE TOP TEAM d’Antony Dizy. J’ai bien accroché avec des coachs passionnés et j’ai aimé l’impératif de polyvalence…

J’aimerais n’oublier personne mais avec des enseignants comme Thearon (Muaythai), Olivier Hedoin et Benjamin (sol / MMA) ou Fred Coutelas et Poussin (Boxes), leur méthode rude et exigeante, j’ai beaucoup appris.

Enfin, à partir de 2014 en parallèle de mon école d’ingénieurs puis de ma vie professionnelle, entre Chaumont et Angers ou Le Creusot, j’ai toujours trouvé de quoi m’entraîner dans divers sports. J’ai testé les compétitions dès que possible en Lutte / Grappling Fight / Boxe Anglaise ou MMA.
Mes débuts pro en MMA ont eu lieu en 2017 en Angleterre puis c’est une mutation professionnelle qui m’a conduit en Sud Ouest en 2019.

Concernant notre club, j’insiste sur la dimension du groupe de combattants et profs fondateurs du TFT, ce sont des échanges avec des personnes sérieuses qui ont conduit la réflexion.

Un open mat m’a permis de croiser Quentin et on a vite vu que les gens ne se croisaient que trop peu, or il faut selon nous se confronter (amicalement) pour avancer…
On peut les citer tous je crois, avec Quentin AROLA qui est un passionné de jiu-jitsu brésilien qu’il pratique depuis 15 ans, a fait ses débuts pro en 2017 et réoriente ce savoir pour la pratique du MMA.

Mathieu CHAUMONT, ancien rugbyman qui prend en charge la préparation physique des combattants chez Tactical fight Team, au vu de ses connaissances à ce sujet et enfin Axel BIRBES, expérimenté en pieds-poings et habitué des rings, qui s’est complètement investi dans l’équipe. Nous avions posé le constat en 2020 qu’un club spécifiquement dédié au MMA n’existait pas réellement à TOULOUSE et nous avons structuré les choses en ce sens. Bien évidemment, la crise sanitaire a limité notre progression mais la rentrée 2022 semble sur ce point plus sereine.

Le sport de combat a semble-t-il bien structuré ta vie ces dernières années ? On peut même dire qu’il continue à le faire, car les objectifs nous concernant sont énoncés : vivre de notre passion, j’ai d’ailleurs cessé toute autre activité professionnelle en ce sens. Ensuite, nous voulons développer une approche ouverte à tous mais très sérieuse, on enseigne clairement que du MMA et sous tous ses aspects, il faut croire qu’il y a de la demande puisque nous finissions la saison 2021/2022 avec près d’une centaine de licenciés.

Sur le plan personnel et sportif, il faut appréhender les sacrifices menés par des gens qui comme moi ont mené une carrière amateur en Grappling Fight ou Pancrace, et qui devaient s’exporter en Belgique pour leurs débuts en MMA…
Moi je ne regrette rien car comme indiqué précédemment, tu as compris ma logique : gommer mes imperfections en travaillant beaucoup pour progresser, ne jamais dire « non » à une opportunité !

Cela impose d’alterner entre phase de progrès (par exemple auprès de Fred Coutelas en 2017 ou avec Yoann Portailler au CREUSOT en 2019) mais aussi des temps de prises de risque avec des combats acceptés en « short notice », 5 jours avant… Cela ne passe pas toujours mais au final, nos expériences de combattants font aussi de nous des profs aguerris, je pense.

Comment appréhendes-tu l’avenir pour ton club et pour ta propre carrière de combattant  ? Pour le club, le projet est assez simple, on essaye de couvrir divers quartiers de l’agglomération toulousaine avec 3 salles de MMA qui ouvrent en Septembre 2022. Nous serons au nord toulousain, à la Reynerie et toujours rue du Midi , notre salle d’origine.

Me concernant, j’ai envie de maintenir une bonne dynamique engagée en Septembre dernier, où malgré le Covid je suis resté actif et où j’ai performé à NIMES pour mon 4ème combat Pro, face à bon adversaire, grand espoir local du MMA. Nous avons été en lien avec des organisations sérieuses, à CANNES, à MIRAMAS, au Canada et je souhaite entretenir cette émulation interne au club, qui fait que chacun sert la préparation des partenaires qui ont des échéances.
Cet état d’esprit est une belle marque de fabrique, donc nous l’entretenons. De même pour nos amateurs qui ont fait leurs débuts à St Etienne, Paris ou Nimes !

Le mot de la fin par LUXO

Il est désormais temps de terminer ma série d’articles pour Head Kick News. Après 15 ans d’échanges et de collaboration, je remercie vivement Jérôme LOISEL pour la médiatisation des passionnés du combat, sous toute ses formes.

Un immense merci à tous les photographes qui ont oeuvré avec moi par seule amitié et passion de leur art : Valentine Chapuis, Tonino Crapiz, Mathieu Rondel, Alain Montsegur, Christophe Cablat, Jérôme Bardenet et mon ami Yann LEVY.

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